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Riand Béatrice
Professeur de littérature française et de psychologie, j’ai enseigné durant une quinzaine d’années durant lesquelles j’ai également fondé et dirigé une troupe de théâtre.
Ancienne présidente de syndicat, formatrice de maître, médiatrice, mes centres d’intérêts, outre l’écriture, s’inscrivent naturellement dans le champ pédagogique et artistique.
« Elle ne sourit pas, non, elle a le regard obscur de ceux qui en ont trop vu, elle s’évade pour fuir les souffrances qui ricanent au loin. Le petit frère ne se tient pas à ses côtés, il a dû s’échapper, on doit le chercher, elle ne sait pas encore que le petit frère aime le vent plus que la terre. Qu’il ne faut jamais quitter sa main. Elle ne sourit pas, voyez, elle est ailleurs et sa
menotte se ferme au monde. Elle est petite, si petite, elle est le temps des jeux et des rires, le temps de la balançoire et de la peur de tomber. Juste cela, pas plus, la peur de tomber d’une balançoire qui s’envole. »
L’inceste est un tueur en série, qui sévit dans la plus grande impunité, parce que ses victimes ne le dénoncent pas dans le délai légal imparti. C’est bien de cela dont il est ici question. Du temps qu’il faut à « ces gens-là » pour s’éloigner du cri et renouer avec la parole. La plume compatissante de
Béatrice Riand livre ici leur récit comme autant de courts romans. Elle rend ainsi lisible l’innommable, parce que la diffusion de témoignages sur l’inceste est une cruelle nécessité. Il est plus que temps en effet d’empoigner par les cornes ce diable qui assassine nos enfants.
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